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LA KOUTOUDJI[1],
ou
COMME ON FAIT UN AMIRAL TURC.
HISTOIRE
RACONTÉE PENDANT UNE HALTE DE CARAVANE.

Au nom de Dieu clément et miséricordieux !

Voici ce qui arriva dans la glorieuse et impériale ville de Stamboul, en l’année 1113 de l’hégire (l’an du Christ 1703), vers les derniers momens du règne de Moustapha second, trois mois avant l’avènement au sublime trône des Osmanlis, du Schah-Zadé Achmet, frère de Moustapha, ornement du jardin du pouvoir souverain, rejeton de la vigne de gloire et de félicité, fruit exquis de l’arbre de prospérité en ce monde et dans l’autre.

La Validé-Sultane[2], princesse très illustre et chaste, couronne

  1. On donne le nom de Koutoudji à la trésorière de la Sultane-Validé : c’est un des premiers emplois de sa maison.
  2. On appelle ainsi la mère d’un sultan régnant.