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vers. Il a tant fait de poésies, que ma tâche serait longue et difficile si j’en devais seulement rapporter les titres tout au long. Ses œuvres sont d’ailleurs si connues et si répandues que je passerai à François Imperial, que je n’appellerai pas un troubadour, mais un poète ; car il est certain que si quelqu’un dans notre occident a mérité la couronne triomphale de laurier, sans faire tort à personne, c’est bien lui. Il a chanté la naissance du roi notre maître, et il a fait beaucoup d’autres choses gracieuses et dignes d’éloges.

« Fernand Sanchez Calvera, commandeur de l’ordre de Calatrava, composa d’assez bonnes poésies. Don Pedro Velez de Guevara, mon oncle, gracieux et noble chevalier, écrivit aussi de jolies choses. Fernand Perz de Guzman, également mon oncle, chevalier savant en tout genre de science, a composé beaucoup d’ouvrages en vers, et, entre autres, l’épitaphe du tombeau de mon père, l’amiral don Diego Hurtado. Il a fait aussi beaucoup de chansons d’amour, et il vient d’écrire dernièrement encore des Proverbes où se trouvent de grandes pensées, et un ouvrage assez utile et bien traité, des quatre vertus cardinales. »

« La poésie plut beaucoup au duc de Castro, mon frère, et il y réussit assez agréablement ; il accueillait chez lui de grands troubadours, particulièrement Fernand Rodriguez Puerto-Carrero, Jean de Gayoso, et Alphonse Gayoso de Morana. Fernand Manuel de Lando, honorable chevalier, est auteur de beaucoup de bonnes poésies ; il imita plus qu’aucun autre François Imperial ; il fit des cantiques à la gloire de la sainte Vierge et quelques invectives sur différens sujets fort bien traités contre Alphonse Alvarez.

« Les poètes qui, de notre temps, ont écrit depuis ceux que je viens de citer, ou qui écrivent maintenant, je m’abstiens de les nommer, parce que je suppose, noble seigneur, que vous les connaissez tous. Ne vous étonnez pas si je me suis si longuement étendu dans cette préface sur les auteurs anciens, ensuite sur les nôtres, et sur quelques-unes de leurs œuvres, qu’il semblerait que je vous offrisse, en quelque sorte, les fruits d’une oisiveté qui ne répugne pas moins à mon âge qu’aux troubles de l’état ; car ce sont les souvenirs de ce qui a fait le charme de ma jeu-