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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 janvier 1834.


L’année 1834, ouverte d’une manière toute pacifique par le discours prononcé par M. Pozzo di Borgo, à la tête du corps diplomatique, a failli déjà être marquée par une rupture. Il n’était question, pendant cette dernière semaine, que du discours de M. Bignon en faveur de la Pologne, de l’adhésion de M. de Broglie à ce discours de M. Bignon, et de la rétractation faite le lendemain par le ministre. En général, le ministère a débuté singulièrement dans cette nouvelle session, et la confusion qui a régné dans ses actes montre suffisamment celle qui se trouve dans ses doctrines. Au point que notre chronique sera cette fois une véritable histoire des variations.

M. Guizot, l’un des plus ardens protecteurs de M. Persil, a d’abord abandonné M. Persil. Vivement attaqué par M. Mauguin sur la question des forts détachés, sur l’état de siége, et sur ses projets contre le jury, le ministère, guidé par la main de M. Guizot, a prudemment fait retraite. « Les forts détachés ont inspiré une terreur puérile, a dit le ministre ; voyez plutôt les forts détachés de Lyon qui s’achèvent, et dont la population lyonnaise ne s’occupe pas. Il est vrai que s’il arrivait du désordre à Lyon et que les forts détachés pussent les réprimer, ce serait un bien pour la ville et le pays. » D’après cela on devait s’attendre à voir le mi-