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DE L’INSTRUCTION DU PEUPLE.

cription de l’Abyssinie est pleine d’intérêt ; le tableau de l’Afrique est tracé avec les nouvelles connaissances de la géographie. Adonis témoigne d’une intelligence saine de la mythologie ; Adrien est apprécié d’une manière originale ; Adultère se termine par des considérations éloquentes sur un avenir possible dans la législation ; Âge est un des meilleurs morceaux ; il est divisé en âge géologie et âge histoire : les idées les plus nouvelles de la science géologique et de la science historique s’y trouvent résumées avec une force supérieure.

On ne peut lire la nouvelle Encyclopédie sans être frappé du talent probe et plein d’élévation qui en dirige l’esprit ; rien de futile ; pas de promesses ambitieuses ; les planches et les représentations pittoresques sont employées avec un sage discernement qui ne prodigue pas au début et hors de saison les ressources attrayantes de l’imagination. Les auteurs semblent tout-à-fait maîtres de leurs idées et de leurs matériaux ; leur marche est calme, parce qu’elle sera persévérante. « L’esprit de notre Encyclopédie, ont-ils dit en commençant, sera, nous l’espérons bien, de notre temps et de notre pays. On ne nous accusera sans doute pas d’indiquer par là des tendances exagérées et excessives ; il semble que jamais notre nation n’ait senti plus qu’aujourd’hui le besoin de se recueillir et de juger sainement sa position, avant de se décider à rien faire de nouveau ; et cette opinion est trop bien la nôtre, pour ne pas nous donner à l’avance notre garantie contre tous les reproches d’imprudence ou de légèreté. Cette publication sera donc une revue élémentaire et concise de la nature et de l’histoire, telles qu’elles doivent toutes deux nous apparaître du point de vue que nous occupons au milieu du dix-neuvième siècle et de la France. Nous ne négligerons ni les changemens introduits dans le ciel par les vues nouvelles de l’astronomie, ni les récits de la géologie sur les temps primitifs de notre globe, ni la connaissance de ces anciens êtres dont il ne nous reste plus que la dépouille, ni la description de ceux qui appartiennent à notre époque, ni les théories modernes sur le genre humain, ni surtout les lumières maintenant répandues, grace à l’étude des langues orientales, sur cette histoire si variée et si peu connue des nations d’Asie. Nous n’oublierons pas que Rome et la Grèce sont, dans la succession des âges et des idées, nos plus proches voisins,