Page:Revue des Deux Mondes - 1834 - tome 1.djvu/580

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
568
REVUE DES DEUX MONDES.

de 25 centimes que l’on paie aux maîtres de poste, par chaque cheval attelé à une voiture suspendue. Cependant ce droit est une taxe.

Quant aux 4,563,053 fr. de frais de perception, nous nous sommes assurés auprès de M. Livingston que cette somme est imaginaire. Le chiffre officiel du revenu fédéral comprend ce que la perception a coûté.

Les indemnités payées aux jurés sont en grande partie à la charge des états, et figurent ainsi dans la somme déjà évaluée de leurs dépenses. Dans quelques états, elles entrent dans les frais de procédure, supportés par les parties. Personne ne sait à quelle somme cette espèce de taxe, d’ailleurs fort restreinte, peut s’élever.

Nous avons encore effacé les 14,000,000 fr. que coûtent, selon M. Saulnier, les péages des routes à barrières, car il faudrait compter également aux États-Unis et en France les péages des canaux, routes de fer, ponts, etc. Si l’on rangeait parmi les taxes nationales les rétributions que chaque entreprise de travaux publics doit exiger de ceux qui font un usage volontaire de ses services, cela changerait entièrement les évaluations de tous les budgets du monde, et la question qui nous occupe serait fort compliquée.

En divisant les 406,334,489 fr. du budget de M. Saulnier par le nombre de la population des États-Unis en 1830 (12,866,020 habitans), on obtient une cote moyenne de 31 fr. 58 cent. par habitant.

Cependant l’impôt américain s’élève, selon lui, à 36 fr. 94 cent. par tête. Cela vient de ce qu’il a cru pouvoir retrancher tous les esclaves de la population contribuable[1].

  1. Toutes les fois qu’en parlant de la république américaine, on rencontre ce malheureux mot d’esclaves noirs, il est juste d’observer qu’un si grand fléau a été imposé aux États-Unis par la Grande-Bretagne. Lorsque les colonies demandaient à ne pas recevoir d’Africains, la mère-patrie répondait qu’elle ne pouvait renoncer à un commerce si lucratif, et que les colonies étaient faites pour la seconder. Il ne faut pas oublier que la première loi qui ait paru parmi les nations pour l’abolition de la traite fut adoptée en 1776 par la législature de Virginie et par douze autres états en 1783. La plus grande partie de l’Union a déjà opéré l’affranchissement