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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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28 février 1834.


Nos ministres ne sont pas restés inactifs pendant cette quinzaine, et la chambre les a admirablement secondés dans leurs travaux. Grace à elle, ils ont maintenant une loi municipale faite pour anéantir toutes les franchises communales de la ville de Paris, une loi des crieurs qui remet la censure préventive entre les mains du préfet de police, et une loi des associations, qu’on peut regarder comme votée, et qui achève de jeter le pays tout entier sous l’arbitraire de la police. Il ne leur reste plus qu’à présenter une loi contre le jury, qu’ils s’appliquent déjà à écarter peu à peu des causes politiques, et une loi de justice et d’amour contre la presse. Après cela, la chambre actuelle pourra se retirer et se dissoudre ; elle aura noblement rempli son mandat.

Soit par hasard ou par connexion, l’affaire des ouvriers de Lyon a suivi presque immédiatement la tentative d’expédition en Savoie du général Ramorino et des réfugiés polonais. Les journaux ministériels, qui affirmaient d’abord que la coalition de Lyon n’avait rien de politique, ont subitement changé de langage, dès que le danger a paru s’éloigner. À les entendre maintenant, la république était là en personne, et ils ne se lassent pas d’interpeller le pouvoir, et de lui demander, comme l’a fait avec tant