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REVUE. — CHRONIQUE.

sinon que Zelter, à l’arrivée des Français, a été nommé membre du comité d’administration de la ville.

Il y a cependant dans cette Correspondance de Goëthe des morceaux admirables ; parfois ce n’est qu’une phrase, un mot, mais ce mot a toute la profondeur du génie. Quand le grand poète veut bien céder à son entraînement et aborder une question d’art, ses paroles brèves, claires, énergiques, sont lancées comme un rayon lumineux dans les derniers détours de cette question.

Il y a aussi, dans tout ce que Zelter écrit, nombre de pages spirituelles, animées, pittoresques. Je citerai, entr’autres, le récit de son voyage à Vienne, chez les Herrnhuter, et en Hollande. Ce qu’il dit des acteurs célèbres de son temps, Iffland, Wolff, Devrient, Mme Stich (aujourd’hui Mme Crelinger), M. Grunbaum, est très curieux à lire, mais aussi très long.

Après tout, je crois que cette Correspondance de Zelter et de Goëthe, resserrée en deux volumes par un homme de tact et d’esprit, offrirait une lecture instructive et intéressante, mais délayée en six in-8o, comme l’éditeur nous l’annonce, je doute fort qu’elle obtienne un grand succès.


f. buloz