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La lumière était enfermée dans son cylindre de métal, et ne sortait que par une fente opposée à moi et dirigée sur lui.

Je vis alors qu’il avait écarté la neige et entamé la terre avec sa bêche. Il était jusqu’aux genoux dans un trou qu’il venait de creuser.

Cette occupation singulière, à une pareille heure et par un temps si rigoureux, me causa une frayeur ridicule. Leoni semblait agité d’une hâte extraordinaire. De temps en temps il regardait autour de lui avec inquiétude ; je me courbai derrière un roc, car je fus épouvantée de l’expression de sa figure. Il me sembla qu’il allait me tuer s’il me trouvait là. Toutes les histoires fantastiques et folles que j’avais lues, tous les commentaires bizarres que j’avais faits sur son secret me revinrent à l’esprit ; je crus qu’il venait déterrer un cadavre, et je faillis m’évanouir. Je me rassurai un peu en le voyant continuer de creuser, et retirer bientôt un coffre enfoui dans la terre. Il le regarda avec attention, examina si la serrure n’avait pas été forcée ; puis il le posa hors du trou, et commença à y rejeter la terre et la neige, sans prendre beaucoup de soin pour cacher les traces de son opération.

Quand je le vis près de revenir à la maison avec son coffre, je craignis qu’il ne s’aperçût de mon imprudente curiosité, et je m’enfuis aussi vite que je pus. Je me hâtai de jeter dans un coin mes hardes humides et de me recoucher, résolue à feindre un profond sommeil lorsqu’il rentrerait ; mais j’eus le loisir de me remettre de mon émotion, car il resta encore plus d’une demi-heure sans reparaître.

Je me perdais en commentaires sur ce coffret mystérieux, enfoui sans doute dans la montagne depuis notre arrivée, et destiné à nous accompagner comme un talisman de salut ou comme un instrument de mort. Il me sembla qu’il ne devait pas contenir d’argent, car il était assez volumineux, et Leoni l’avait soulevé d’une seule main et sans effort. C’étaient peut-être des papiers d’où dépendait son existence entière. Ce qui me frappait le plus, c’est qu’il me semblait déjà avoir vu ce coffre quelque part, mais il m’était impossible de me rappeler en quelle circonstance. Cette fois, sa forme et sa couleur se gravèrent dans ma mémoire comme par une sorte de nécessité fatale. Pendant toute la nuit, je l’eus de-