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de M. de Chateaubriand. L’illustre auteur de René a traité sévèrement, mais justement, ces jeunes historiens optimistes qui absolvent à tout propos la nécessité des événemens accomplis. Il a dit ce qu’il y avait à dire sur les panégyristes de la Convention ; mais sa dédaigneuse raillerie n’a pas franchi les limites de la raison et du goût. M. Hugo n’a pas été si bien avisé. Toute la seconde partie de ce singulier paragraphe a l’air d’une gageure contre le sens naturel des mots et la simplicité aujourd’hui populaire des idées médicales. Robespierre et Dupuytren, l’échafaud et le bistouri, ne sont que des trivialités ridicules ; et puis il n’est plus permis à cette heure d’établir une distinction entre la médecine et la chirurgie. Depuis les travaux de Haller et de Bichat, l’unité de la science médicale est désormais hors de doute. Il n’y a pas d’opérations praticables sans une connaissance complète de la physiologie de l’homme sain et de l’homme malade ; il n’y a pas de médecine possible sans une étude précise et sans une courageuse application des procédés opératoires. Diviser par la pensée ce qui est uni dans la réalité, c’est une puérile ignorance. Que veulent dire ces humeurs extravasées qui se résorbent ? En sommes-nous encore aux théories humorales du moyen-âge ? Si cette énigme recèle dans ses entrailles une pensée nette et féconde, j’avoue humblement que ma sagacité ne peut atteindre si loin.

« Septembre 1830. Ne détruisez pas notre architecture gothique. Grâce pour les vitraux tricolores ! »

Quelle peut être la signification de ces deux lignes ? Est-ce une apologie du droit au nom de l’art ou de l’art au nom du droit ? Ou bien, n’est-ce pas tout simplement un jeu de mots oiseux et vide ?

« Napoléon disait : Je ne veux pas du coq, le renard le mange. Et il prit l’aigle. La France a repris le coq. Or, voici tous les renards qui reviennent dans l’ombre à la file, se cachant l’un derrière l’autre : P. — derrière T. — V. derrière M. — Eia ! Vigila ! Galle ! »

J’ai beau retourner dans tous les sens cet apologue satirique, je n’arrive pas à pénétrer la morale de la fable. Ma raison demeure indécise entre le coq, l’aigle et le renard. Je n’ose combattre l’avis de Napoléon, mais je n’ose m’y ranger ; je laisse à de plus fins à prendre un parti.