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REVUE DE VOYAGES.

officiers d’état-major, les autres par des officiers de marine. Mais il y aurait injustice à ne pas faire une mention toute spéciale des travaux hydrographiques des Anglais. L’amirauté de Londres est habituellement très-soigneuse de tenir ses cartes au courant des découvertes nouvelles, sans parler des reconnaissances nautiques qu’elle a fait effectuer, telles que celle de la Méditerranée par le capitaine Smyth, celle des côtes d’Afrique par le capitaine Owen, celle de l’extrémité méridionale de l’Amérique par le capitaine Parker-King, et celle des côtes d’Irlande qui se poursuit sous les ordres du commandant Mudge ; à quoi il faut ajouter les expéditions qu’elle a envoyées dans les mers polaires, australes et boréales, sous le commandement de Weddell, de Parry, de Franklin, de Beechey et de Ross. Pour les mers de l’Inde, le nom de Horsburgh est classique.

Mais à côté de ce juste tribut d’éloges que nous nous plaisons à payer à l’hydrographie anglaise, nous nous hasarderons à exprimer quelque crainte que le désir de faire mieux que les devanciers n’ait donné quelquefois une propension légère à faire autrement qu’eux, et n’ait ainsi entraîné dans certains cas à adopter des configurations de cotes qui, pour être plus nouvelles, n’en seraient pas meilleures : ce doute nous est venu principalement à l’inspection de certaines parties des travaux d’Owen ou de ses collaborateurs. Enfin, nous exprimerons le vœu que les cartes de l’amirauté anglaise soient à l’avenir accompagnées de notices sur les bases de leur construction.

Le Comité scientifique de l’amirauté russe, qui a dirigé les voyages de Bellingshausen, Kotzebüe, Wrangel, Lütke, et auquel on doit le beau travail de l’amiral Krusenstern sur le grand Océan, mérite aussi une mention particulière.

Le Dépôt hydrographique de Copenhague, qui donne de belles cartes des côtes du Danemarck, et qui a publié les travaux du capitaine Graah sur les côtes du Groënland ; celui de Stokholm, qui a produit d’excellentes cartes de la Baltique ; celui de Madrid, qui a fourni les matériaux du bel ouvrage de M. de Navarrete sur les navigations des Espagnols, doivent pareillement être signalés. Une institution semblable manquait aux États-Unis ; elle vient d’y être créée sous le titre de Lycée naval.

Les Bureaux géographiques de la tour de Londres et de la Compagnie des Indes, le Bureau topographique de Berlin, l’Institut géographique militaire de Vienne et celui de Milan, le Dépôt de l’état-major de Saint-Pétersbourg, le Bureau royal de topographie de Naples, les établissemens analogues enfin de presque toutes les capitales de l’Europe, ont produit de bonnes cartes des états auxquels ils appartiennent ; c’est à ce genre de publications que se bornent, pour ainsi dire, leurs travaux. Au premier