des grands coups d’épée qu’avaient frappés les vainqueurs, et portant au front cette inscription triomphale :
DEO OPT. MAX.
CAROLI INCLYTI ET FORTISSIMI
BURGUNDIÆ DUCIS EXERCITUS
MURATUM OBSIDENS AB HELVETIIS
CŒSUS HOC SUI MONUMENTUM RELIQUIT[1].
ANNO MCCCCLXXVI.
Un régiment bourguignon le détruisit en 1798, lors de l’invasion des Français en Suisse ; et, pour effacer toute trace de la honte paternelle, il en jeta les ossemens dans le lac, qui en vomit quelques-uns sur ses bords à chaque nouvelle tempête qui l’agite.
En 1822, la république fribourgeoise fit élever à la place où avait été l’ossuaire une simple colonne de pierre taillée à quatre pans ; cette colonne est haute de trente pieds à peu près, et porte gravée sur la face qui regarde la route cette inscription nouvelle :
VICTORIAM
XXII JUN. MCCCCLXXVI
PATRUM CONCORDIA
PARTAM
NOVO SIGNAT LAPIDE
RESPUBLICA FRIBURG.
Si l’on veut embrasser d’un coup d’œil le champ de bataille de Morat, il faudra s’arrêter cent pas environ avant d’arriver à cet ossuaire ; alors on aura en face de soi la ville bâtie en amphithéâtre sur les bords du lac, où elle baigne ses pieds ; à droite, les hauteurs de Gurmels, derrière lesquelles coule la Sarine ; à gauche, le lac,
- ↑ À Dieu très bon et très grand. — L’armée du très vaillant — duc de Bourgogne, assiégeant Morat, — détruite par les Suisses, a laissé ici ce monument — de sa défaite.
- ↑ La république fribourgeoise consacre par cette nouvelle pierre la victoire remportée le 12 juin 1476, par les efforts réunis de ses pères. — MDCCXXII.