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DES LÉGISLATIONS COMPARÉES.

c’est seulement alors que pourront être entièrement résolus les problèmes de la population et de la propriété.

À l’autre extrémité de la chaîne des idées humaines est la science de la vie spirituelle des peuples, qu’on appelle ordinairement la science de Dieu, la théologie. L’homme conçoit Dieu d’un seul coup et le comprend progressivement. Ces progrès théologiques doivent être appréciés et régulièrement exprimés par la législation ; et les rapports vrais et philosophiques de la législation et de la théologie seront le corollaire de la double histoire des religions et des législations.

Alors, avec la connaissance de l’homme même, physique et moral, avec l’évolution complète du droit dans l’histoire, avec la définition des rapports soutenus par la législation, avec l’économie politique et la théologie, il sera possible de jeter les bases d’un système social. Ainsi nous disons :

Connaissance de l’homme dans sa constitution physique et morale.
Droit social ou public.
Droit des gens ou international.
Droit religieux ou canonique.
Droit civil. — Droit commercial.
Droit pénal.
Rapports de la législation avec l’économie politique.
Rapports de la législation avec la théologie.
Système social[1].

  1. Il serait à désirer que l’enseignement du droit en France fût renouvelé dans les principes mêmes de sa méthode. Ici une réforme fondamentale serait nécessaire. Le système d’enseignement conçu par la législation impériale est trop vicieux pour qu’on puisse attendre de quelques amendemens partiels des résultats satisfaisans. Cet état de choses nous a rendu plus impérieux que jamais le devoir d’élever notre enseignement à sa plus haute généralité, afin que les grandes lignes de la science fussent au moins tracées, et pussent servir d’indication aux jeunes talens qu’une vocation sérieuse convierait à l’étude de la législation. La haute instruction doit provoquer tous les progrès, et ne faire obstacle à aucune ambition de l’intelligence.