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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 octobre 1834.


C’est le télégraphe qui a fait le plus gros des frais du scandale politique de cette quinzaine. Encore une fois véhémentement soupçonné d’avoir employé ses rapides et mystérieuses correspondances avec Madrid pour soulever toute l’onde fangeuse de la Bourse, afin d’y mieux pêcher en eau trouble, le ministère s’est vu pris au collet par l’indignation publique, traduit, bon gré mal gré, à la barre, et réduit à s’y défendre humblement, s’efforçant de se prouver innocent des tripotages déshonnêtes que la clameur unanime lui avait imputés. Cette fois vraiment il s’est montré souple et modeste. Il n’a pas enflé sa voix démesurément. Il s’est assis sur la sellette d’assez bonne grâce. Il s’y est fait tout petit. Ses avocats avaient aussi reçu le mot d’ordre. Au Journal des Débats avait été laissé le soin de couvrir de phrases fleuries la pâleur morale des ministres. Le Journal de Paris devait plaider leur cause tout simplement et avec toute la mesure et toute l’urbanité dont il est capable. C’est qu’il ne s’agissait plus d’être dédaigneux et superbe. Le haro était général. L’austère probité du Constitutionnel lui-même s’était émue et avait fait tonner son canon d’alarme.

Vous avez entendu les parties en leurs réquisitoires et leurs plaidoiries. La justification des accusés n’a-t-elle pas été bien complète ? Que