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réforme économique dans les dépenses de la régence. Celles-ci devraient bientôt descendre, au grand avantage de l’Afrique et de la France, au dessous de quinze millions.

Les avantages de l’occupation balanceraient alors, aux yeux de ses adversaires les plus décidés, les charges qu’elle imposerait à la France : pour convaincre ceux-ci, il ne serait pas nécessaire de recourir aux promesses d’un avenir désormais assuré ; il suffirait, on va le voir, des faits actuellement accomplis.

S’il ne faut pas attribuer exclusivement à la conquête d’Alger le mouvement qui s’opère de nos jours dans la Méditerranée, personne ne saurait nier qu’elle n’en soit la cause capitale. Il existe une mesure authentique, irrécusable, de ce mouvement ; c’est le relevé du tonnage de nos ports dans cette mer. En voici le tableau, à partir de 1825, déduction faite de la pêche et du cabotage, qui, exclusivement réservés à la marine nationale, n’ont pas pu être sensiblement affectés par les évènemens que nous avons à considérer.

1825 — 548,229 Tonneaux.
1826 — 541,962
1827 — 556,455
1828 — 572,322
1829 — 506,469
1830 — 620,226
1831 — 610,531
1832 — 826,836
1833 — 689,708
1834[1].

La moyenne des cinq années qui ont précédé celle de l’expédition d’Alger est de 545,087 tonneaux : celle de 1832 et 1833, où les fruits de la sécurité assurée, en 1830, ont pu se recueillir, est de 708,272 tonneaux. L’augmentation est de 163,185 tonneaux, ou de 28 pour 100. Si elle était due à des causes générales, elle se

  1. Tous les élémens des tableaux du tonnage de 1834, ne sont point encore réunis ; mais, à en juger par les produits des douanes des côtes qui suivent le même mouvement, il doit être à peu près le même que celui de 1833.