Page:Revue des Deux Mondes - 1835 - tome 4.djvu/355

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LES CHANTS
DU CRÉPUSCULE
POÉSIES PAR M. VICTOR HUGO[1].

C’est toujours au bonheur quand les hommes qui ont le don de la Muse reviennent à la poésie pure, aux vers. Cette forme d’expression pour l’imagination et pour le sentiment, lorsqu’on la possède à un haut degré, est tellement supérieure, d’une supériorité absolue, à l’autre forme, à la prose ; elle est si capable d’immortaliser avec simplicité ce qu’elle enferme, de fixer, en quelque sorte, l’élancement de l’ame dans une attitude éternelle, qu’à chaque retour d’un grand et vrai talent poétique vers cet idiome natal, il y a lieu à une attente empressée de toutes les ames musicales et harmonieuses, à un joyeux éveil de la critique qui sent l’art, et peut-être, disons-le aussi, au petit dépit mal caché des gens d’esprit qui ne sont que cela.

M. Hugo, au milieu des diversions laborieuses et brillantes qu’il s’est données, dans les intervalles de ses romans qu’il ne multiplie pas assez au gré du public, et de ses drames que, selon nous, il

  1. Librairie d’Eugène Renduel, rue des Grands-Augustins, 22.