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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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31 octobre 1835.


Nous n’aurons, Dieu merci, à traiter aujourd’hui que d’actes politiques et d’affaires publiques, et nous n’avons à suivre personne dans ce qu’on nomme, par extension, la vie privée, où nous n’avons pénétré d’ailleurs que bien malgré nous.

Cette quinzaine a été signalée par un acte diplomatique dont on vante beaucoup l’énergie et la grandeur, dans les salons ministériels. Il s’agit d’une note adressée par M. de Broglie à un gouvernement étranger qui se refusait à accorder à des sujets français la protection à laquelle ils ont droit en vertu des traités. En effet, le langage de M. le duc de Broglie est ferme et digne. Le ministre des affaires étrangères n’a pas hésité un moment à menacer d’une rupture complète le gouvernement qui viole ainsi les traités, et sa note est en même temps un modèle de convenance et de dignité. Non-seulement M. de Broglie réclame dans toute leur étendue les droits stipulés en faveur des citoyens français, mais il élève encore une voix hardie en faveur de tous les sujets de ce gouvernement, qu’il accuse d’intolérance. Il s’efforce de lui ouvrir les yeux en lui montrant la civilisation des pays qui l’entourent ; et au risque d’encourir le mécontentement des chefs de cet état, malgré toutes les appréhensions que peut causer une guerre à un gouvernement fondé sur la paix comme est le nôtre, M. de Broglie pousse