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LETTRES SUR LA SICILE.

le rapport honorifique. Elle est confiée à un corps privilégié composé de six membres, nommé sénat et présidé par le syndic ; ce dernier prend à Palerme le titre de préteur, à Messine celui de patrice.

Quant aux autres branches de l’administration, leur action est trop peu importante pour mériter de fixer long-temps l’attention. La police, sévère et tracassière pour les délits politiques, n’est nulle part aussi mal faite qu’en Sicile. Les travaux de la surintendance des ponts et chaussées, créée depuis la restauration, ont été à peu près nuls, et l’administration de la santé publique s’est bornée à établir des quarantaines d’observation dans divers ports, sans prendre de mesures propres à arrêter les ravages des fièvres épidémiques qui désolent fréquemment la Sicile.

Ce pays n’a plus d’armée ni de marine séparées. Il doit fournir dix mille hommes d’infanterie et deux mille de cavalerie à l’armée du royaume de Naples. Ses navires consistent en quelques chebecs. Les troupes de garnison en Sicile se montent à six régimens et sont commandées par un général résidant à Palerme avec son état-major. Messine, Syracuse et Trapani sont les places d’armes principales de l’île.


Peu de pays ont une législation aussi compliquée que la Sicile. Les différens peuples maîtres de l’île y introduisirent successivement de nouvelles lois. Celles de Naples furent adoptées après la domination normande. Plus tard arrivèrent les capitulaires de Sicile, et chaque vice-royauté en augmenta la masse[1].

L’empereur Frédéric fit extraire, en 1221, des constitutions normandes, les lois qu’il voulait donner à ses sujets.

Les capitulaires du roi Jaques furent établis en 1286, et en 1296 le parlement publia une constitution nouvelle. Alphonse accueillit, publia et fit sanctionner par le parlement, dans le xve siècle, un code de procédure. Enfin le parlement établit la Reformatio tribunalium sous le règne de Philippe ii. En 1812, il

  1. Le recueil de toutes ces lois, des arrêts du parlement et ordonnances des vice-rois, a été fait dans le siècle dernier par Gervasi.

    Rosacri Gregorio a publié un ouvrage estimé sur le droit public de la Sicile.