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LETTRES SUR LA SICILE.

monde depuis le juge jusqu’au domestique de l’avocat, qui sans cela ne laisserait pas entrer le client chez son maître. Aussi un procès est-il ruineux pour le gagnant comme pour la partie adverse.

Les affaires ecclésiastiques de simple discipline sont soumises à un juge délégué par le roi ; il est ordinairement évêque, ou au moins prélat d’un rang élevé, et porte le titre de juge de la monarchie royale. Le pape Urbain ii institua cette magistrature en faveur de Roger, l’investit d’une juridiction qui rendait le roi de Sicile légal-né pour les affaires ecclésiastiques de son royaume[1]. Le pape Benoît xiii confirma l’existence de cette cour sous le règne de Charles vi.

L’évêque délégué juge en première instance. On appelle de ses décisions, en deuxième et troisième instance, à deux tribunaux composés chacun de trois jurisconsultes sous la présidence d’un ecclésiastique.


Théodore de Bussières.


(La seconde lettre à une prochaine livraison.)
  1. Le clergé de la Sicile, soumis primitivement à la juridiction de Rome, reconnut celle de Constantinople après la conquête de Bélisaire. Les Normands le replacèrent sous la suprématie des papes.