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moyen d’augmenter le nombre de ses sujets. Il a perdu son fils aîné ; le père de la princesse Hélène, et c’est son petit-fils qui doit être son successeur. Le roi de Prusse, lui ayant fait visite il y a quelques années, fut presque scandalisé tant de sa politesse un peu altière que de la magnificence qu’il déploya ; une armée de chambellans remplissait les salons de la cour grand-ducale ; la suite du prince était plus nombreuse et plus riche que celle du roi même ; c’est un vieux fou, dit en partant Frédéric-Guillaume. Si la princesse Hélène est aussi accomplie qu’on le dit, peu importe qu’elle ne soit pas née sur les degrés d’un trône impérial. La France n’a pas besoin d’une alliance de mariage soit avec l’Autriche, soit avec la Russie ; au contraire, une pareille combinaison la gênerait plutôt dans son indépendance et son avenir.

On parle aussi du mariage de la princesse Marie avec le fils du duc de Saxe-Cobourg régnant ; le duc est un des princes les plus riches de l’Europe ; il possède en toute propriété la plus grande partie de ses états. C’est le frère du feld-maréchal autrichien, et du roi des Belges, dont le récent voyage à Paris n’est peut-être pas étranger à tous ces projets d’alliance.

Le roi de Naples devait aussi épouser la princesse Clémentine, qui paraît avoir été l’objet, durant son séjour parmi nous, de ses préférences marquées ; néanmoins il ne se serait pas encore déterminé à faire des ouvertures et des propositions positives, et c’est à ce silence qu’il faudrait attribuer le peu d’empressement que les ducs d’Orléans et de Nemours ont mis à faire à leur royal parent les honneurs de Paris. Mais le roi de Naples ne manque pas, en ce moment, d’inquiétudes et d’affaires. Ce qui se passe en Espagne a toujours son retentissement dans le royaume des Deux-Siciles. La grandesse d’Espagne, si mêlée à toutes les vicissitudes de la révolution, qui est, à vrai dire, son ouvrage, a de nombreuses propriétés tant en Sicile que dans le royaume de Naples. Il y a là une connexité d’intérêts qui peut être féconde en évènemens.

Sur d’autres points, il y a peu de mouvement dans nos relations extérieures. On parle de la nomination de M. Serrurier à Bruxelles, à la place de M. de Latour-Maubourg. On sait que M. Serrurier n’a pas occupé de poste depuis son retour des États-Unis. M. Bois-le-Comte va remplacer à Lisbonne M. de Saint-Priest, qu’on trouve un peu brouillon, et qu’on met en disponibilité. M. le baron Rouen est chargé de représenter la France à Rio-Janeiro.

Dans l’Allemagne méridionale, à Heidelberg et à Stuttgard, on s’indigne d’un jugement que vient de rendre la faculté de droit de Tubingen contre des malheureux jeunes gens qu’elle a condamnés aux galères à perpétuité. Et ce sont des professeurs, des interprètes de la justice et