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ZOOLOGIE.

sentées le cours progressif des développemens de la zoologie, et dont il nous reste, après avoir indiqué les traits généraux, à montrer les phases principales et l’enchaînement.

ii.

La Genèse, ce monument mystérieux de l’origine de notre globe et de l’origine de notre espèce, nous représente Adam, à peine sorti des mains de Dieu, et avant même la création de la femme, occupé à dénommer les animaux de la terre et les oiseaux du ciel ; et les noms qu’il leur donna, furent, dit la Genèse, les vrais noms. Nous serions donc en droit de dire que le premier homme fut aussi le premier zoologiste, et que la zoologie, antérieure à toutes les autres sciences, a précédé même l’achèvement de la création de notre espèce.

Dans l’antiquité la plus reculée à laquelle puisse remonter l’histoire authentique, la zoologie nous apparaît de même, sinon distincte (elle ne pouvait l’être à une époque dont le caractère le plus essentiel est la confusion de toutes les sciences), au moins cultivée à l’égal de toutes les autres branches des connaissances humaines. Chez les Égyptiens et les autres peuples divisés en castes, l’une d’elles se trouve toujours dépositaire à la fois de toutes les sciences, de toutes les lettres, de tous les arts libéraux. Le prêtre est à la fois le seul philosophe, le seul lettré, le seul savant, et même le seul médecin. Le droit de savoir est l’une de ses prérogatives, et cette prérogative, il la conserve précieusement. Tout le trésor des connaissances humaines, il le place dans le temple, entre lui et son Dieu ; il en honore, il en agrandit la religion, et n’en révèle au peuple que quelques notions, présentées sous le voile de l’allégorie et comme des mystères que l’on doit révérer sans oser les comprendre. Ce qu’était la zoologie à cette époque reculée, le nombre et l’importance des faits déjà recueillis, nul ne peut le dire avec précision : qui, même après les découvertes de ces deux illustres émules, Young et Champollion, qui oserait concevoir la pensée d’arracher aujourd’hui à la science égyptienne les voiles à travers lesquels les Égyptiens eux-mêmes ne faisaient qu’entrevoir quelques douteuses lueurs ? On est donc et sans doute on sera toujours réduit à se contenter d’une ap-