Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
466
REVUE DES DEUX MONDES.

vans auxquels je l’ai communiqué ensuite, entre autres Cuvier, La Place, M. Alex. de Humboldt et M. Arago. Les notes ajoutées précédées d’un — indiquent les points que les travaux faits depuis 1824 ont confirmés ou modifiés.


Aucune question historique n’a plus vivement agité le monde savant que celle de l’antiquité des zodiaques représentés dans plusieurs temples de l’Égypte. Pendant plus de vingt années, elle a occupé les astronomes et les antiquaires, les théologiens et les philosophes. Elle a fait naître une multitude de dissertations et d’ouvrages, où les opinions les plus contradictoires ont été avancées et soutenues avec une vivacité de controverse dont il y a peu d’exemples. C’est qu’il ne s’agissait pas seulement de déterminer l’âge de quelques monumens antiques, genre de discussions qui peut amener des disputes très vives, mais qui sort rarement d’un cercle étroit d’initiés. Les questions les plus graves, qui touchaient, ou qu’on croyait toucher aux opinions religieuses, se montraient derrière la question archéologique. Dès-lors l’intérêt scientifique en devint, pour la plupart, le moindre intérêt. Beaucoup se décidèrent pour ou contre l’antiquité reculée des zodiaques, selon les vues particulières qu’ils voulaient faire prévaloir. Ceux qui, étrangers à toute préoccupation, conservèrent l’indépendance d’esprit nécessaire, furent soupçonnés de se laisser conduire par des motifs où la science avait la plus faible part.

Depuis que les efforts heureux de la philologie sont parvenus à démontrer sans réplique que ces représentations zodiacales ont toutes été sculptées sous la domination romaine, elles ont perdu de leur importance aux yeux du grand nombre. Les questions graves qu’on y rattachait se trouvant écartées, l’esprit de secte et de parti a presque abandonné les zodiaques. Mais ils ont acquis une importance toute nouvelle aux yeux des personnes instruites, par les recherches récentes qui établissent la liaison de ces monumens avec certaines idées dominantes à l’époque où ils ont été sculptés dans les temples de l’Égypte.

L’exposé sommaire de ces recherches et des observations qui les ont occasionnées n’est peut-être pas indigne de l’attention de ceux qui aiment à suivre les progrès des sciences historiques.

i.

Pour qu’on en saisisse mieux la marche et l’ensemble, il faut re-