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relle est confirmée par le zodiaque de la momie dont j’ai parlé plus haut, d’après l’examen des diverses circonstances qui l’accompagnent ; elles établissent que ce zodiaque, qui commence par le signe du lion, et finit par le cancer, comme ceux de Dendérah, a eu pour objet d’indiquer que le personnage était né sous le signe du capricorne.

Cette liaison chronologique entre l’apparition des zodiaques sur les monumens grecs, romains et égyptiens, et le développement des idées astrologiques, donne une nouvelle force à l’argument tiré de la présence des noms grecs et romains sur les monumens de style égyptien. On ne peut plus être tenté de dire que si les zodiaques ont été exécutés à cette époque tardive, du moins le thème qu’ils représentent est d’une haute antiquité ; car pourquoi ce thème si ancien ne se montrerait-il jamais auparavant ? On ne peut pas dire non plus que le nom de l’empereur Néron, par exemple, près du zodiaque de Dendérah, y a peut-être été mis après coup, la présence d’un tel nom se trouvant si bien expliquée par le crédit qu’avaient acquis alors les idées superstitieuses auxquelles ce zodiaque devait son exécution[1].

Et comme, dans toute question scientifique, une donnée importante bien constatée en explique beaucoup d’autres, celle de l’introduction récente du zodiaque, dans les sculptures des temples de l’Égypte, lève, comme on va le voir, une grande difficulté.

S’il est un fait historiquement avéré, c’est que la précession des équinoxes a été fortuitement découverte par Hipparque, et résulte de la comparaison qu’il a faite entre ses observations et celles d’Aristylle et de Timocharis. Le témoignage de Ptolémée ne laisse à cet égard aucun doute[2]. Or, c’est là ce qu’il serait impossible de comprendre, dans le cas où, de temps immémorial, les Égyptiens eussent orné leurs temples de représentations zodiacales dans lesquelles ils avaient égard au déplacement successif des points équinoxiaux et solsticiaux. La vue seule de ces monumens aurait annoncé le phénomène, et son existence du moins, sinon la quotité du mouvement, eût été de bonne heure un fait constant, avéré, populaire même, non-

  1. Le docteur G. Parthey, dans son excellente monographie intitulée de Philis insulâ, etc., (Berlin, 1830), n’attachant pas une confiance entière à l’argument tiré de la présence des noms, trouve une démonstration plus complète, de l’époque récente de ces monumens, dans les rapprochemens historiques que contient mon ouvrage. Il dit, pag. 50 : « Certiore viâ, disquisitionibus historicis, zodiacos illos famosos recentiori ætati vindicavit Letronnius in observationibus criticis. (Vide Observations critiques sur les représentations zodiacales.) » (Note ajoutée.)
  2. Almag. vii, 1, 2.