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avec des recherches moins incomplètes sur l’astrologie des anciens, dans ses rapports avec les représentations zodiacales.

Ces recherches m’ont conduit naturellement à faire une nouvelle analyse des notions relatives à l’origine de la sphère grecque et des configurations de notre zodiaque ; car tous les élémens des opinions reçues jusqu’à présent à ce sujet se trouvent ou singulièrement réduits ou détruits entièrement.

En effet, que les configurations qui nous servent encore maintenant soient celles du zodiaque grec, c’est ce qui est prouvé par une série de monumens qui remontent jusqu’à Eudoxe, vers 360 ou 370 avant notre ère. Ce qui n’est pas moins certain, c’est que ce zodiaque est à peu près identique avec celui des monumens trouvés en Égypte.

Or, le fait bien constaté que ces monumens sont tous de l’époque romaine donne lieu de croire que le zodiaque prétendu égyptien pourrait bien être celui de la sphère grecque ; et, s’il en était ainsi, nous nous trouverions réduits à une complète ignorance sur la nature des configurations dont se servaient antérieurement les Égyptiens pour représenter les constellations zodiacales, supposé même qu’ils aient eu un zodiaque. D’un autre côté, l’impossibilité d’établir l’époque des sphères orientales où le zodiaque grec se rencontre, nous laisse dans la même incertitude à l’égard du zodiaque en douze signes de la Chaldée[1] et de l’Inde.

Il s’agissait donc de tirer des seules données qui sont maintenant certaines, les élémens d’une opinion qui ne présentât rien de conjectural. Voici les notions très simples qui m’ont servi pour l’établir :

Le planisphère de Dendérah est le plus complet de tous les monumens astronomiques trouvés en Égypte. On a même cru pouvoir y découvrir un système régulier de projection, ce qui reste encore incertain. Mais on s’est accordé jusqu’ici à croire qu’il contient, outre les signes du zodiaque, un certain nombre de constellations extrazodiacales, sinon tout le ciel visible sous le parallèle de Dendérah. Dès lors, on est singulièrement frappé de ce que, dans ce planisphère, les douze signes du zodiaque sont les mêmes que ceux de la sphère grecque, tandis que les figures des autres constellations sont différentes de celles de cette même sphère. De cette simple observation, il résulte avec évidence que l’un des deux peuples a emprunté à l’autre ces figures zodiacales, et les a introduites, après coup, parmi les autres figures de sa propre sphère. Il ne s’agit plus que de

  1. Le passage d’Achilles Tatius (c. 23) appartient au ive siècle de notre ère ; il est par conséquent d’une époque où toutes les notions étaient confondues.