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ORIGINE DES ZODIAQUES.


et de la balance, on ne peut douter qu’il n’ait connu et employé les déterminations d’Hipparque.

Je regarde comme certain que cette importation est due à l’influence grecque dans les premiers siècles de notre ère, lorsque les relations commerciales entre l’Inde et l’empire romain avaient pris tant d’extension et amené des relations politiques entre les deux régions[1].

C’est à cette époque que l’astrologie grecque s’introduisit dans l’Inde, et avec elle le zodiaque dont elle ne pouvait se passer. La preuve évidente existe dans certaines dénominations purement grecques, dont se servent les astrologues indiens ; telles que les trente-six dreschcanas du ciel, qui sont les décans des astrologues grecs ; ils appellent la vingt-quatrième partie du jour astrologique hora (ὥρα) ; l’équation du centre, cendra (κέντρον) ; les moyens mouvemens midya (μέσα) ; la minute de degré lipta (λεπτά) ; certains points du cours des planètes anapha (ἀναφή) et sunapha (συναφή) etc. L’origine grecque est palpable, et remarquez qu’on ne peut admettre ici l’intermédiaire des Arabes, puisque leurs astrologues ne se servent d’aucune de ces expressions.

À la même cause appartient l’introduction de la semaine chez les brames de l’Inde, qui nomment les jours de la même manière que nous, répondant aux mêmes instans physiques[2]. Cette coïncidence, qui fait l’étonnement de nos astronomes, s’explique facilement. J’ai montré ailleurs qu’il faut distinguer la semaine, simplement période de sept jours, de la semaine planétaire, dont chaque jour porte le nom d’une planète ; la première, étrangère à la Grèce, est fort ancienne dans l’Asie occidentale où elle était liée au calendrier lunaire[3] ; la seconde est d’une invention et d’un usage récens[4]. La plus ancienne mention s’en trouve dans Dion Cassius[5]. Elle est exclusive-

    savant et modeste traducteur français de Manou, M. Loiseleur-Deslongchamps, qui a traduit le passage, sous le signe de la Vierge (pag. 133), convient que le texte ne présente pas le sens de signe. Ce n’est qu’une interprétation des commentateurs. (Note ajoutée.)

  1. M. Colebrooke pense que cette introduction est due à l’influence des Grecs de la Bactriane (Algebra, pag. xxii-xxiv). Mais cet empire doit avoir été détruit à une époque antérieure à l’extension des idées astrologiques à laquelle j’attribue cette introduction.

    — Les étonnantes sculptures des grottes d’Ellora, où l’empreinte du ciseau grec est évidente (si le crayon de M. B. Guy Babington ne les a pas trop flattées), sont probablement de la même époque. Voyez Transactions of the royal as. Society of Great-Britain and Ireland, vol. ii, part. iv, pag. 326-327. (Note ajoutée.)

  2. La Place, Exposition du système du monde, liv. v, chap. i. — Tom. ii, pag. 260. Cinquième édition.
  3. Observations sur les représentations zodiacales, pag. 99.
  4. Je puis prouver qu’elle n’a eu primitivement aucun rapport avec les sept planètes.
  5. xxxvii, 18. — Dans les Observations sur les représentations zodiacales, pag. 99, j’ai donné la vraie explication de la succession des jours de la semaine.