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Dans les deux premières divisions de ces écoles, les maîtres enseignent tout ce qui est exigé dans les borgerskoles des petites villes. La troisième peut être regardée comme une realskole.

L’élément de l’éducation des jeunes filles est un élément religieux et moral. Il faut qu’elles apprennent par la conversation, par des récits, par des exemples, à connaître, à aimer les vertus de leur sexe, la douceur, la décence, la propreté, les devoirs de famille. Elles apprennent à lire, à écrire, à calculer, dans un but d’application journalière. On leur donne aussi des notions d’histoire et de géographie et des notions d’économie domestique. Cette éducation est tout-à-fait pratique. Les jeunes filles doivent y puiser des connaissances nécessaires pour se rendre d’abord utiles, agréables à leurs parens, et pour devenir un jour de bonnes mères de famille.

Outre les écoles du gouvernement, il existe à Copenhague un grand nombre d’écoles particulières, qui pourvoient par des dotations spéciales à leurs dépenses. Tout homme qui veut établir à ses frais une école est tenu de soumettre son projet à la direction, qui, après l’avoir approuvé, laisse l’école marcher d’elle-même et lui demande seulement un rapport tous les ans.

Il existe aussi dans cette ville des écoles du soir et des écoles du dimanche pour les ouvriers, telles que nous en avons aujourd’hui dans plusieurs grandes villes de France. Il existe deux salles d’asile fondées par la reine et la princesse royale, et deux realskoles établies sur le modèle des realschules d’Allemagne. On a formé depuis long-temps le projet d’établir de semblables écoles dans l’intérieur du pays, mais il n’a pas encore été mis à exécution.

Tous les enfans de Copenhague doivent rester à l’école jusqu’à ce qu’ils soient confirmés. Chaque année la commission les examine, et adresse à la direction le résultat de ses remarques. La direction adresse au roi un rapport général sur l’état matériel et intellectuel des écoles, sur ce qu’elles ont reçu des dotations particulières, sur ce qu’elles ont coûté à la ville. Ce rapport est imprimé, et la direction doit y mentionner tous les maîtres qui se sont distingués par leur zèle et leurs travaux, et tous les hommes qui ont fait quelque don aux écoles.

La plupart des maîtres employés dans les institutions de Copenhague sortent de l’école normale.

Il n’y avait, en 1790, qu’une seule école normale en Danemark. Il y en a maintenant quatre. Chacune d’elles est dirigée par quatre professeurs. Le premier d’entre eux porte le titre de représentant.

Les élèves paient environ cent écus par an pour entrer dans ces écoles. Mais ils peuvent aussi, s’ils ne sont pas riches, obtenir une place gratuite. Aucun candidat n’est reçu au-dessous de dix-huit ans, ni au-dessus de vingt.

L’objet de l’enseignement, c’est en première ligne la religion, la Bible, l’Évangile ; puis la langue danoise, la grammaire, l’écriture, l’histoire na-