Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 12.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
REVUE DES DEUX MONDES.

130 millions de rentes échappent annuellement à son contrôle, et dépendent de diverses administrations. Mais en servant les intérêts de la dette, elle doit opérer et constater tous les transferts. Pour prix de ces fonctions, qui entraînent des frais considérables, et qui engagent d’ailleurs la responsabilité de la Banque, le Trésor lui payait une indemnité de 6,785,000 francs. Cette somme a été réduite de 3 millions, par l’acte de 1834, qui a renouvelé pour dix années la charte de cet établissement.

Relativement aux dépenses des services votés, la Banque, ainsi que le fait observer M. Bailly, n’a rien des attributions d’un agent responsable chargé de libérer le Trésor envers ses créanciers. Sa mission se borne à remettre, aux porteurs des warrants délivrés par l’Échiquier, le montant de ces mandats. Elle ouvre un compte courant au Trésor, comme aux particuliers qui lui remettent leurs épargnes en dépôt, avec cette seule différence que la Banque s’engage à faire des avances à l’état. Le service de Trésorerie opéré par la Banque n’est pas, comme il semble, entièrement gratuit. En premier lieu, les avances faites à l’état portent intérêt, et sont représentées par des bons de l’Échiquier. La jouissance de vingt jours que la Trésorerie accorde pour prix du mouvement des fonds, peut encore être regardée comme une prime de un quart pour cent. À ces avantages, la Banque ajoute la libre disposition de soldes considérables appartenant à l’état. Ces valeurs, qui s’élevaient, en 1807, à 316 millions, ne figurent plus aujourd’hui dans les comptes de la Banque, depuis la réforme de l’Échiquier, que pour une somme moyenne de 100 millions. En récapitulant les divers profits que la Banque retire de ses relations ordinaires avec l’état, on voit qu’ils ne peuvent être évalués à moins de 12 ou 15 millions de francs.

La situation de la Banque, à la fin de 1835, représentait les proportions suivantes : le passif de la Banque se composait de 414,100,000 fr., de billets ou de mandats en circulation, et de 509,250,000 fr., valeur des fonds déposés en compte courant sans intérêt, soit par des établissemens publics, soit par des particuliers ; au total 923,330,000 fr. La Banque possédait en même temps, en numéraire ou en lingots, 192,950,000 fr., en inscriptions de rentes, en billets de l’Échiquier, et en effets de commerce, 794,100,000 fr., formant un total de 987,050,000 fr., et un excédant de 63,700,000 fr. de l’actif sur le passif.

Il ressort jusqu’à l’évidence, des chiffres de cette balance, que la Banque d’Angleterre est, en réalité, un ressort essentiel, sinon le