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REVUE. — CHRONIQUE.

des prix Monthyon. Quelques villes de province possèdent, à la vérité, des établissemens et des publications scientifiques, et l’on peut citer en première ligne Strasbourg, Bordeaux, Caen et Montpellier ; cependant tout ce qui s’y fait d’important revient encore à Paris comme à un centre unique. La Suisse et la Belgique, quoiqu’elles obéissent aussi en partie à la puissance attractive de Paris, ont des universités et des sociétés savantes où se produisent aussi des travaux bien dignes d’attention ; mais c’est l’Allemagne avec ses grandes universités, ses nombreuses publications et sa réunion annuelle de naturalistes, qui semble être aujourd’hui la terre classique de la science proprement dite.

Le système des sociétés savantes d’Angleterre, de ces sociétés dont chacun peut être membre, moyennant une contribution annuelle, et qu’on n’a pu importer avec un plein succès en France, où les fortunes privées sont moins considérables, ce système ne paraît pas avoir produit jusqu’à ce jour de grands résultats ; la réunion annuelle de l’association britannique qui vient d’avoir lieu est une vaste conversation entremêlée de communications souvent fort importantes, sans doute, mais qui ne sont pas toujours bien neuves. Les sociétés royales de Londres et d’Édimbourg, la société géologique et plusieurs autres, ont des réunions plus fréquentes, assez riches en communications originales, qu’elles nous font connaître dans des procès-verbaux et dans des transactions publiées avec un luxe dont la science profite.

Les travaux publiés en Suède ne sont pas sans importance, mais ils ne nous arrivent guère que par l’intermédiaire des Allemands. Les académies de Pétersbourg et de Moscou, qui comptent parmi leurs membres au moins autant d’étrangers que d’indigènes, publient leurs mémoires en diverses langues ; l’Italie, qui pourtant présente des savans fort distingués, n’a point de centre où ils puissent se grouper et ne produit que des publications insignifiantes ; les États-Unis d’Amérique, enfin, nous fournissent aussi quelques recueils scientifiques.

Ce n’est que dans cet ensemble de publications qu’on peut prendre une idée générale des progrès de la science ; malheureusement il n’existe plus aujourd’hui de recueil comme le Bulletin universel de Férussac, pour en donner régulièrement une analyse.

Sans prétendre nous-mêmes tenir lieu de ce recueil important, nous essaierons de donner chaque mois un précis clair et simple de ce qui nous aura paru le plus remarquable, en remontant, quand il sera nécessaire pour l’intelligence du sujet, à des faits antérieurement publiés, nous attachant surtout à ceux qui paraissent susceptibles de quelques applications usuelles.


Les étoiles filantes. — Depuis que M. Olmsted, aux États-Unis, a reconnu que chaque année, vers le 13 novembre, l’atmosphère terrestre est traversée par une grande quantité d’étoiles filantes, ce phénomène périodique a vivement excité l’attention des observateurs, et les étoiles filantes, auxquelles