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REVUE. — CHRONIQUE.

veries et mille paysages. Quant à Leone Leoni, cette production d’un si haut intérêt a déjà pris sa place parmi les romans les plus remarquables de cette époque. Nous le répétons, il y a plus qu’une heureuse idée dans la réunion de ces matériaux épars du plus sérieux monument littéraire qui se construise et qui s’achève de nos jours ; c’est un véritable service rendu aux artistes et aux penseurs, une entreprise utile à laquelle ne manqueront pas l’approbation de la foule et le succès populaire. Par la richesse de l’exécution comme par la modicité du prix, cette collection de beaux livres si brillante et si complète est mise à la portée de tous.


MM. Grégoire et Collombet, de Lyon, continuent de nous donner la série de traductions des pères et auteurs ecclésiastiques des premiers siècles, qu’ils ont ouverte par Salvien, Euchère et Vincent de Lérins. Les trois volumes de Sidoine Apollinaire ont continué ces publications à tant de titres intéressantes, et qui font entrer dans une circulation et une lecture plus accessibles, des ouvrages jusqu’à présent réservés à la seule érudition. Sidoine Apollinaire, cet écrivain si considérable par le rôle politique qu’il a joué et par les renseignemens inappréciables qu’il contient sur l’état de la société d’alors, devra aux soins des traducteurs une divulgation qu’il n’a jamais eue. Une fort bonne Vie de sainte Thérèse, composée sur les ouvrages originaux et publiée après Sidoine, n’a retardé que de peu la traduction des Hymnes de Synésius[1], que chacun peut lire dorénavant, dans une traduction élégante, accompagnée d’un texte grec fort correct auquel M. Boissonnade a prêté son secours. La notice de M. Villemain, sur Synésius, est en tête. Ce choix seul prouverait que la modestie et le bon goût de MM. Grégoire et Collombet égalent leurs qualités solides et leur zèle.


— Les livres d’éducation évitent rarement le double écueil d’être puérils ou trop sérieux ; les uns ne cherchent qu’à amuser, les autres ne savent pas mettre l’éducation à la portée des jeunes intelligences. Sous le titre de la Science populaire de Claudius[2], voici un cours tout entier d’éducation, qui est destiné à se placer parmi les meilleurs recueils de ce genre ; la parole de Claudius est grave, claire et facile ; tous les sujets qu’il traite successivement, histoire, géographie, sciences mathématiques et physiques, laissent dans l’esprit des notions exactes et des faits nombreux. Nous

  1. Au dépôt central, rue du Pot-de-Fer-Saint-Sulpice, 8.
  2. Chez Renouard. 9 vol. in-32.