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LETTRES POLITIQUES.

No ii.

La chambre se meurt d’ennui. La loi municipale, abandonnée par tout le monde, à peine controversée, livrée aux attaques des deux oppositions, est sortie de cette épreuve, plutôt cédée au ministère par lassitude, que votée en sa faveur ; mais elle ne lui a été rendue que mutilée, entamée de toutes parts, et portant les marques des coups que le ministère a laissé frapper sur elle par sa négligence. Ce sera cependant encore une des victoires ministérielles dont on se félicitera. Deux ou trois batailles comme celle-là enterreraient le cabinet actuel, et son dernier Te Deum se terminerait par une dislocation.

M. Guizot est un homme de généralités politiques, très apte à formuler de grandes théories, exactes ou non, mais il est assez embarrassé quand il est question de les appliquer. Son rôle, dans la discussion de la loi municipale, s’est borné à adhérer de temps à autre aux amendemens de la commission de la chambre ; pour tout le reste, cette loi si importante, qui touche à tout, qui remue les intérêts de tous les jours et de tous les momens, jusque dans le moindre bourg, a été même abandonnée par M. de Gasparin, soit que M. le ministre de l’intérieur trouve M. Vivien plus apte que lui à traiter cette matière, soit que ses derniers succès de tribune lui aient donné une juste et légitime timidité. Le ministère, ainsi