qu’il reçoit tous les tissus. L’Espagne nous envoie les matières premières pour les mettre en œuvre, et nous lui expédions en retour des marchandises fabriquées. Il se fait du reste, entre les deux pays, un échange de denrées alimentaires qui prouve l’harmonie naturelle de ces relations.
Les principaux articles d’importation de l’Espagne en France, en 1835, sont les suivans :
Les oranges, les fruits secs et les ognons, environ. |
2,500,000 fr. |
Les peaux |
1,000,000 |
Les laines |
8,500,000 |
Le liége |
1,000,000 |
Le plomb, le cuivre et le mercure |
7,000,000 |
Dans les articles d’exportation figurent ;
Les mulets, porcs, bestiaux, pour |
3,000,000 fr. |
Le blé, les légumes, le vin |
2,000,000 |
Les toiles |
2,000,000 |
Les étoffes de laine |
4,000,000 |
Les tissus de coton, principalement imprimés |
14,500,000 |
La mercerie et les articles de Paris |
2,000,000 |
On voit par là que les produits de nos manufactures n’ont pas de meilleur consommateur que l’Espagne. Ces habitudes de son commerce sont tellement enracinées, que la cherté de nos produits ne les a ni détruites ni modifiées. Le peuple espagnol achète jusqu’à celles de nos étoffes que la concurrence anglaise a chassées des autres marchés de l’extérieur ; il s’habille de nos draps, de nos châles et de nos toiles imprimées. Tant il est vrai que les relations commerciales sont déterminées par les mœurs et par les goûts encore plus que par les intérêts.
Nous le demandons, que peut-on gagner à maintenir une ligne de douanes et un système de droits protecteurs entre la France et l’Espagne ? Quelle est la branche d’industrie que l’on pense favoriser ? Les tarifs n’agissent-ils pas au détriment des deux peuples, sans profit véritable pour le fisc ? N’est-il pas bizarre de frapper d’un droit de 20 p. 100 des laines que notre agriculture ne peut pas fournir, et que nos manufactures vont convertir en draps, en couvertures ou en tapis ? Le plomb de guerre, le plomb qui sert aux usages domestiques et aux constructions, n’est-il pas une chose