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Académie française.

RÉCEPTION DE M. GUIZOT.

La réception de M. Guizot à l’Académie française n’a pas été moins singulière que son élection ; lorsqu’il s’est présenté aux suffrages de la troisième classe, tous les hommes littéraires qui s’étaient mis sur les rangs ont renoncé à leur candidature ; lorsqu’il a prononcé devant la troisième classe son discours de remerciement, les hommes littéraires, bon gré mal gré, ont abandonné les places qui leur appartenaient légitimement dans l’enceinte de l’Institut. Le conseil des ministres, le corps diplomatique, le conseil d’état, les pairs et les députés, ont envahi tous les bancs, et c’est à peine s’il a été permis à quelques journalistes persévérans de pénétrer au milieu de l’auditoire. L’Académie, dans cette occasion, n’a pas fait preuve de goût, mais elle a reconnu implicitement que M. Guizot n’a rien à démêler avec la littérature, et sur ce point nous sommes parfaitement de son avis.

En effet, quels ont été jusqu’ici les travaux de M. Guizot ? Ces travaux, nous le savons, et nous le proclamons plus haut que personne, sont d’une grande importance ; mais il faut une complaisance bien rare pour y découvrir un mérite littéraire. Les Essais