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REVUE. — CHRONIQUE.

À la suite de cet examen, les membres du consistoire rédigent un protocole, dans lequel ils notent les dispositions et les progrès de chaque élève.

Les élèves habitent en ville, mais les règles de discipline les suivent au dehors de l’école. Ils doivent être rentrés dans leur demeure chaque jour à neuf heures. Ils doivent assister ponctuellement au service divin, et il leur est sévèrement interdit de fréquenter les cafés, les auberges, les maisons de jeux. Le recteur est spécialement chargé de tout ce qui a rapport à la discipline intérieure et extérieure. Il est secondé dans cette surveillance par un élève que ses camarades élisent eux-mêmes, et qui porte le titre de custos morum.

Le rectorat passe chaque année d’un professeur à l’autre.

Il n’y a point d’autre école normale en Suède que celle des établissemens lancastriens[1]. Ceux qui entrent dans les gymnases doivent avoir pris à l’université le grade de magister philosophiæ, ce qui équivaut au moins au grade de licencié en France. Munis de leur diplôme, ils se présentent devant l’évêque, qui les examine avec le consistoire. Le candidat doit soutenir une thèse latine, faire une leçon publique, et corriger devant les examinateurs le travail des élèves qui lui seront confiés. Les examinateurs décident, à la pluralité des voix, s’il mérite d’occuper la place qu’il sollicite. En cas de partage des votes, l’évêque décide. Une fois qu’il est nommé, son installation se fait en grande pompe ; elle est accompagnée de chants et de prières, et lui et le recteur prononcent un discours latin.

Les maîtres des écoles élémentaires doivent avoir fait les mêmes études, afin d’entrer plus tard dans les écoles latines, ou afin d’être aptes à obtenir un pastorat. Leur installation a lieu avec les mêmes cérémonies, seulement ils prononcent un discours suédois.

Ces écoles sont à la charge des communes. L’état contribue à leur entretien par l’abandon d’une partie des dîmes royales. Il y a dans chaque diocèse trois caisses administrées par le chapitre métropolitain. L’une est destinée aux frais de construction et d’entretien des bâtimens, la seconde aux achats de livres et de cartes pour les élèves pauvres, aux récompenses à donner à ceux qui se distinguent dans leurs études. La troisième est une caisse de secours et de retraite pour les maîtres que l’âge et les infirmités empêchent de continuer leurs fonctions.

Ces trois caisses sont alimentées par la contribution de l’état, par le produit de deux collectes faites chaque année dans toutes les églises, par la perception des revenus d’une année du prêtre qui meurt ou passe à un autre presbytère, s’il n’a ni femme ni enfans, par les dons des particuliers, les legs et contributions annuelles volontaires.

  1. Cette école normale est établie à Stockholm. Elle a été fondée par les dons des particuliers. Les états lui ont seulement donné 2,000 riksd. banco (4,000 fr.). Les communes y envoient des élèves de toutes les parties du royaume. J’aurai plus tard l’occasion d’y revenir en parlant des établissemens particuliers de Stockholm.