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tenant à l’antiquité latine. Parmi les débris de la poésie de Valgius, on distingue deux vers cités par Philargyre, et ces deux vers, qui semblent empruntés à quelque églogue, l’ont fait compter au nombre de ceux des contemporains de Virgile qui se sont, comme lui, et sans doute à son exemple, occupés de poésie bucolique.

Ovide, dans l’énumération des écrivains illustres parmi lesquels il a brillé lui-même, cite Julius Montanus comme poète épique et élégiaque. Sénèque le père l’appelle un poète excellent, egregius ; pour Sénèque le philosophe, plus sobre d’éloges, ce n’est plus qu’un poète supportable, tolerabilis. Ce dernier, dans une épître où il se moque de ceux qui ne vivent pas selon la nature, qui font du jour la nuit et de la nuit le jour, cite comme menant cette vie un certain Atilius Buta qui avait été préteur, et raconte l’application plaisante qui lui fut faite de quelques vers de Montanus. Montanus, grand amateur de lieux communs, peignait volontiers le lever et le coucher du soleil, ce qui faisait dire à un plaisant du temps, Natta Pinarius : « Je ne puis agir avec plus de bienveillance ; je suis prêt à l’entendre depuis le coucher jusqu’au lever, ab ortu ad occasum. » Un jour donc qu’il faisait une lecture, il ne manqua pas de débiter ces vers :

Incipit ardentes Phœbus producere flammas,
Spargere se rubicunda dies, etc.


Un autre plaisant qui se trouvait là, le chevalier romain Varus, parasite élégant, qui payait son écot en bons mots satiriques, s’écria : « Buta se met au lit. » Le poète continuant et arrivant à son autre lieu commun :

Jam sua pastores stabulis armenta locarunt,
Jam dare sopitis nox nigra silentia terris
Incipit

Varus s’écria de nouveau : « Que dit-il ? serait-il déjà nuit ? Je cours au lever de Buta. » — On peut croire, et Wernsdorf est de cet avis, que ces vers faisaient partie de quelque poème du genre pastoral. Ajoutons donc, mais pour mémoire seulement, Julius Montanus à notre liste. Faisons de même de Gratius et de Fontanus, qu’Ovide semble désigner comme auteurs d’églogues, de Julius Cerealis que Martial, dans une invitation à dîner, traite en émule des bucoliques, ou peut-être des géorgiques.

Sans être abondans, les renseignemens sont plus nombreux sur Septimius Serenus. Du rapprochement de quelques passages de Teren-