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GOETHE.

J’en vois une qui rayonne
Au milieu, sous sa couronne
D’astres en fleur.

C’est la patronne divine,
La reine, je le devine
À sa splendeur.
(Dans un ravissement extatique.)

Souveraine immaculée
De l’univers,
Sous la coupole étoilée
Des cieux ouverts,
Laisse-moi dans la lumière
Du ciel en feu,
Lire ton divin mystère,
Mère de Dieu !
............

Autour d’elle, flottantes,
Tremblottent des vapeurs
Ce sont les légers chœurs
Des blondes pénitentes
Qui, buvant l’air si doux
De l’espace,
À ses genoux,
Demandent grace.

(mater gloriosa plane dans l’atmosphère.)

Les trois pénitentes, Madeleine, la Samaritaine, Marie Égyptienne, implorent la mère du Christ pour Marguerite.

Toi qui jamais aux pécheresses
Ne refusas l’accès des cieux,
Qui, du repentir généreux,
Augmentes encor les richesses,
Sainte patronne, accorde ici
À cette ame douce et ployée,
Qui s’est une fois oubliée,
Sans croire qu’elle avait failli ;
Accorde un pardon infini.

Una pœnitentium, autrefois nommée marguerite, s’humiliant.

Daigne, ô glorieuse,
Vers moi bienheureuse,
Tourner ton front propice en ce beau jour.