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point où il pouvait la tourner, il forma ses lignes et commença l’attaque. Pendant ces opérations, le général Freyre marchait le long de la gauche de l’Ers en face la Croix d’Orade, où il forma son corps en deux lignes avec une réserve, près d’une hauteur, devant la gauche de notre position fortifiée. L’artillerie portugaise fut placée sur la hauteur, et le général Ponsonby, avec sa brigade de cavalerie, forma la réserve.

Quand le général Freyre eut connaissance de ce mouvement, il commença également d’attaquer. Les Français repoussèrent le mouvement de la droite du corps de Freyre, et, le tournant des deux côtés de la route supérieure de Toulouse à la Croix d’Orade, le forcèrent à se retirer. Les troupes anglo-espagnoles souffrirent considérablement dans cette affaire, au dire de lord Wellington, et ne se rallièrent qu’après avoir été secourues par la division de troupes légères qui se porta à leur droite. Tous les efforts des officiers de l’état-major du quatrième corps espagnol et de l’état-major général furent nécessaires pour les ramener au combat ; le rapport anglais en fait foi. En cette occasion, le général Mendizabal, qui servait en volontaire, le général Espeleta, et d’autres officiers de l’état-major et chefs de corps, furent blessés.

Dans le même temps, le maréchal Beresford, avec la quatrième division sous le commandement du général sir Lowry Cole, et la sixième division commandée par sir Henri Clinton, attaqua la hauteur sur la droite de l’armée française, et les redoutes qui couvraient leur flanc. Les troupes alliées se maintinrent sur la hauteur près des Français, qui restèrent cependant en possession de leurs redoutes et des lignes retranchées.

Le mauvais état des routes avait obligé le maréchal Beresford à laisser son artillerie dans le village de Montblanc. Cette artillerie arriva bientôt, et, l’attaque ayant commencé, il parvint à s’emparer des deux redoutes du centre, à l’aide de la brigade du général Pack. Les Français firent des efforts désespérés pour reprendre ces redoutes, dit lord Wellington, et il est bon d’ajouter qu’ils eussent réussi sans la mort du général Taupin que le maréchal Soult avait lancé contre le maréchal Beresford, et dont la perte jeta le désordre parmi nos soldats. Il en résulta que les troupes anglaises, soutenues par les Espagnols, s’établirent dans les deux redoutes, et partagèrent avec nous la possession des hauteurs. Dans la nuit, l’armée française repassa le canal, le long duquel restèrent les avant-postes. Lord Wellington annonce au ministre la perte des lieutenans-colonels Loghlan et Forbes, et nombre de blessés. Les 36e, 42e, 61e et 79e