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duction en grand de celle du nymnphea odorata, ou lis des étangs de la Nouvelle-Angleterre. C’est la même forme, la même distribution de couleur (le blanc éclatant et le jaune doré), mais ce n’est plus le même parfum ; et la fleur de notre nelumbo, sous ce rapport comme sous celui de la taille, peut être rapprochée de celle du magnolia grandiflora. Malgré cette imperfection, elle tient encore le premier rang parmi toutes les fleurs qu’il nous a été donné de voir ; elle est la plus magnifique comme elle est la plus grande.

« On se peindrait difficilement, ajoute notre auteur, l’impression qu’éprouve le voyageur lorsqu’au milieu d’une de ces tristes forêts de cyprès, où l’air étouffé est infesté d’innombrables moustiques, où des eaux noires ne lui offrent que de hideux caïmans, que d’impurs oiseaux cherchant leur nourriture dans la fange, il voit tout à coup apparaître un champ flottant de verdure, couvert d’une multitude des plus belles fleurs que la nature ait jamais produites.

« Le fruit du nelumbo de l’Arkansas consiste en une capsule, dans laquelle sont enchâssées de quatre à six graines, ayant la forme et à peu près la taille du gland. Quand elles sont encore vertes, les Indiens les mangent rôties ; tout-à-fait mûres, elles peuvent être mangées comme des noix ou réduites en farine ; dans ce dernier état, elles servent à faire une sorte de pain.

« Les racines de la plante sont comme celles du nymphéa, mais plus grosses ; les pédoncules et pétioles qui en partent ont de quatre à dix pieds, et même davantage.


Roulin.