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L’HINDOUSTAN. — AFFAIRES DE CHINE.

tueuse se resserre dans de plus étroites limites, et le nom du souverain anglais a succédé à celui de l’empereur sur les monnaies frappées par ordre du gouvernement suprême.

Un domaine considérable avait été affecté à la subsistance et à l’entretien de la famille impériale ; ce domaine est aujourd’hui administré par les officiers de la compagnie, et une portion des revenus réalisés constitue la dotation garantie au vieil empereur. Cette pension, par suite de la mission en Angleterre du célèbre Ram-Mohun-Roy, chargé en 1830 des réclamations des illustres mendians, a été portée à 15 lacks de roupies ou environ 3,700,000 francs.

Il est quelques autres princes, autrefois sujets des empereurs moghols ou grands vassaux de leur couronne, mais plus tard souverains indépendans, et qui conservent encore aujourd’hui, sous la protection de la compagnie, quelques attributs du pouvoir suprême. L’étendue et la population de leurs états, l’importance de leurs revenus, méritent d’arrêter un instant nos regards.

Le roi d’Aoudh, dont les états occupent une superficie d’environ 26,000 milles carrés avec une population d’à peu près 6 millions d’habitans ; un revenu de 50 millions et une armée de 20 à 30,000 hommes, dont une partie commandée par des officiers de la compagnie. Le roi d’Aoudh passait, il y a quelques années, pour le souverain le plus riche de l’Hindoustan ; le père du roi actuel avait laissé un trésor évalué à plus de 350 millions.

Le nizâm, dont le territoire n’occupe pas une superficie moindre de 100,000 milles carrés ; ses revenus sont au moins égaux aux revenus actuels du roi d’Aoudh. La population est probablement au-dessus de 10 millions d’ames. L’armée régulière, commandée par des officiers anglais, s’élève à environ 12,000 hommes. Les forces locales proprement dites ne vont pas au-delà de 20,000 hommes de troupes irrégulières.

Le maharadjah-scindiah, roi de Gwalior ; on évalue l’étendue de ses états à 42,000 milles carrés, la population à 5 millions d’ames, les revenus nets de 25 à 30 millions. L’armée, commandée en partie par des Européens, s’élevait, il y a quelques années, à plus de 25,000 hommes.

Le gaékwar ou roi de Baroda, dont l’importance politique est inférieure à celle des princes déjà cités, et qui entretient un corps d’armée d’environ 10,000 hommes.

Les radjâhs ou ranâs d’Oudeipour, Djeypour et Djodpour, qui sont les trois souverains principaux du Radjpoutana, et qui peuvent mettre sur pied plus de 60,000 hommes de troupes, dont une cavalerie re-