Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 22.djvu/652

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
648
REVUE DES DEUX MONDES.

jour ; mais nous pensons aussi, avec ou sans M. Lindsay, que le temps est venu pour les autres nations européennes, et pour la France surtout, de prendre une part active, régulière, durable au commerce de la Chine. Nous espérons, dans tous les cas, que la France observera attentivement la marche des évènemens, depuis les bouches de l’Indus jusqu’à Canton et au-delà ; qu’elle n’oubliera pas que les produits de ses manufactures peuvent chercher et doivent trouver de nouveaux débouchés dans l’extrême Orient ; que des marchandises de peu de volume, expédiées de Marseille, pourront bientôt, quelque merveilleux que cela paraisse, arriver à Bombay ou à Karatchi en trente jours, à Loudianah en six semaines ; que le commerce des îles de la Sonde et des mers de Chine doit nécessairement recevoir une impulsion nouvelle et salutaire des évènemens mêmes qui semblent devoir entraver le commerce de l’Angleterre dans ces parages ; qu’il y a place dans ces spéculations pour nous comme pour les Américains ; qu’en un mot la France doit se présenter dans les mers de l’Inde et de la Chine, partout où l’avenir de ses relations commerciales l’invite à faire flotter son pavillon.


A. de Jancigny.