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nous ont rien appris de nouveau. Il reste une question de droit, la question relative au navire la Sénégambie, qui n’a été approfondie ni de part ni d’autre. Le droit et le fait auraient exigé d’autres éclaircissemens. M. de Broglie est intervenu dans le débat pour répondre victorieusement aux attaques qui avaient été dirigées contre les traités de 1831 et de 1833 par ces hommes qui, animés d’un zèle posthume, s’emportent contre l’Angleterre, aujourd’hui qu’il n’y a plus occasion ni motif de brûler contre elle une amorce, aujourd’hui que l’Angleterre ne demande à sévir que contre des marchands d’hommes, et qui n’avaient que des paroles mieilleuses et des déférences incroyables pour elle, lorsque le cabinet anglais, par le traité du 15 juillet, avait manqué de franchise et d’égards envers la France.


— Les deux premiers volumes du Cours d’Études historiques, par M. Daunou, viennent de paraître[1] ; ils ne sont que le préliminaire des suivans, qui ne tarderont pas à succéder. MM. Guérard et Natalis de Wailly, de concert avec M. Taillandier, donnent leurs soins à cette publication, qui avait d’ailleurs été préparée par M. Daunou avec toute l’exactitude qu’il apportait à ses travaux. Dire que les deux volumes aujourd’hui publiés embrassent ce que l’auteur appelle l’examen et le choix des faits, et traitent, comme subdivision, de la critique historique, des usages de l’histoire ; ajouter qu’ils entament déjà la seconde partie du cours qui a pour objet la classification des faits, ce serait donner une idée bien abstraite et bien incomplète de ce qu’on y trouvera de varié et d’agréablement instructif. Nous en tirerons, en y revenant bientôt, l’occasion bien naturelle et trop retardée d’apprécier l’écrivain élégant, l’érudit judicieux et l’homme vénérable dont on a mieux compris tous les mérites en le perdant.


V. de Mars.
  1. Firmin Didot, rue Jacob, 56.