Nous avions essayé des mules ; pour terminer notre expérience des moyens de transport péninsulaires, il nous restait à tâter un peu de la galera. Il en partait justement une pour Cordoue. Déjà chargée d’une famille espagnole, nous la complétions et au-delà. Une petite description de cet aimable véhicule ne sera pas déplacée ici. Figurez-vous une charrette assez basse à quatre roues, munie de ridelles à claire voie et n’ayant pour fond qu’un filet de sparterie dans lequel on entasse les malles et les paquets sans grand souci des angles sortans ou rentrans. Là-dessus l’on jette deux ou trois matelas, ou, pour parler plus exactement, deux sacs de toile où flottent quelques touffes de laine peu cardée ; sur ces matelas s’étendent transversalement les pauvres voyageurs dans une position assez semblable (pardonnez-nous la trivialité de la comparaison) à celle des veaux que l’on porte au marché. Seulement ils n’ont pas les pieds liés, mais leur situation n’en est guère meilleure. Le tout est recouvert d’une grosse
- ↑ Voyez les livraisons des 15 juillet et 15 août.