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REVUE DES DEUX MONDES.

EXPORTATIONS.
COMMERCE SPÉCIAL. — VALEUR EXPRIMÉE EN MILLIONS.
1834. 1835. 1836. 1837. 1838. 1839. 1840. 1841.
France 
60,6 67,8 70,8 65,2 79,2 58,1 54,8 64,5
Pays-Bas 
16,4 14,8 13,4 13,2 14,9 21,4 29,7 29,6
Prusse 
18,7 22,3 19,7 16,5 22,4 19,2 17,9 12,5
Villes anséatiques et Hanovre 
9,7 14,3 14,8 11,5 10,5 9,0 12,7 10,1
Angleterre 
7,9 11,0 16,1 12,1 17,6 19,2 11,8 14,3
États-Unis 
1,2 2,2 2,4 1,7 1,9 2,5 1,9 2,5
Russie 
0,2 0,3 1,1 1,2 1,9 0,5 0,3 0,3
Cuba, Brésil, etc. 
0.8 1.5 2.2 3.1 2.6 2.0 3,3 2,5
En tout 
118,0 138,0 144,0 129,0 156,0 137,0 139,0 154,0

Ainsi, en 1841, sur un commerce de 343 millions, les échanges de la Belgique avec la France se sont élevés à 108 millions, ou à 30 pour 100 du mouvement commercial. Ses échanges avec l’association prussienne n’y figurent, au contraire, que pour 31 millions, soit 8 1/2 pour 100. Trois millions de Hollandais entrent dans les exportations et dans les importations belges pour une valeur de 65 millions de francs, valeur double des échanges de la Belgique avec vingt-six millions d’Allemands.

Même résultat pour le transit. Prenons l’année 1839, pendant laquelle la somme des marchandises entrées et sorties en transit s’est élevée à 37 millions de francs. Ce n’est pas vers la Prusse qu’elles se dirigent principalement ; c’est vers la France, qui en reçoit ou en expédie pour 20 millions, tandis que la Prusse en expédie à peine pour 5 millions, et les Pays-Bas pour 7. Le mouvement du transit tend à s’augmenter en Belgique : il a été de 43 millions en 1840 et de 57 millions en 1841. Cette année encore, c’est dans les échanges entre la France et la Belgique que se trouve l’élément le plus considérable du transit. En effet, la différence du commerce général au commerce spécial entre les deux peuples est de 39 millions. On suppose, il est vrai, que l’ouverture du chemin de fer entre Liége et la frontière prussienne, qui doit opérer la jonction de l’Escaut au Rhin, amènera une révolution dans le transit. Les partisans de l’accession de la Belgique aux douanes allemandes se flattent d’enlever à la Hollande l’approvisionnement en denrées coloniales et en matières premières des contrées qui bordent le Rhin, y compris la Suisse et la Savoie. C’est là une chimérique espérance. La navigation des canaux hollandais et du Rhin sera toujours plus économique que le transport par un chemin de fer à fortes pentes, qui exigera d’ailleurs plusieurs transbordemens[1]. L’approvisionnement de la Suisse en denrées exotiques appar-

  1. Le fret d’Amsterdam ou de Rotterdam à Cologne est de 1 franc 25 cent. par quintal.