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DE L’UNION COMMERCIALE.

42 millions de francs. La faculté d’émettre du papier-monnaie jusqu’à concurrence de 40 millions ne saurait compenser cette distraction du fonds social, puisque la société n’en a jamais eu en circulation pour plus de 12 à 15 millions. La Société générale, ayant créé la Société de commerce et la Société nationale, a probablement versé une grande partie du capital pour lequel elle se trouve actionnaire aujourd’hui. C’est donc une nouvelle défalcation à faire sur ses ressources. En réalité, le capital argent des trois sociétés ne paraît pas s’être élevé au-delà de 100 millions ; or, comme la Société générale se livre à l’escompte, prête sur dépôts, fait des avances au gouvernement et concourt aux emprunts, il ne lui faut pas moins de 60 millions pour fournir à tous ces services ; restent donc 40 millions pour les placemens industriels : c’est à peu près la somme que, dans un écrit anonyme publié en janvier 1842, à Bruxelles, l’organe de la Société générale avoue avoir été engagée dans l’industrie[1]. Que l’on additionne les sommes versées dans les entreprises d’Alais, de Decazeville et du Creusot, sans parler des autres usines de la France, et l’on trouvera que l’industrie métallurgique, pour sa part, dispose, de capitaux agglomérés qui égalent au moins en importance

  1. « Les trois sociétés métallurgiques placées sous le patronage de la Société de commerce, et connues sous la dénomination de charbonnages et hauts-fourneaux de Chatelineau, Marcinelle et Couillet, et Selessin, anciens établissemens, ont eu pour se développer 
    8,500,000 francs.
    « Il a d’ailleurs été créé plusieurs établissemens nouveaux, dont voici l’indication et la dépense première :
    Chemin de fer du haut et du bas Flénu 
    3,500,000
    Sambre française canalisée 
    3,000,000
    Canal de jonction de la Sambre à l’Oise 
    11,500,000
    Manufacture de glaces (Sainte-Marie-d’Oignies) 
    6,000,000
    Raffinerie de sucre de betterave 
    2,000,000
    Fabrique de machines de Bruxelles 
    1,000,000
    Total 
    35,500,000 francs.
    « De cette somme, il faut déduire celle qui a été employée à la construction de la belle ligne de navigation qui unit le centre de la Belgique au centre de la France 
    14,500,000
    « La somme des capitaux nouveaux affectés au développement de l’industrie pour les usines qui ont des rapports avec la Société générale est donc de 
    21,000,000 francs.
    « J’évalue la somme dépensée par la Banque de Belgique, dans le même sens et pour le même but, à environ 
    10,000,000
    « Ainsi, le total des capitaux nouveaux appliqués en Belgique au développement de l’industrie est de 
    31,000,000 francs.
    « Et c’est à l’action de ces capitaux qu'on prétend que l’industrie française ne pourra pas résister ! »

    (Un industriel belge, actionnaire de la Société générale.)