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DE L’ADMINISTRATION
DE
L’AGRICULTURE
EN FRANCE.

Si jamais un art a été l’objet de panégyriques, d’encouragemens oratoires, de louanges poétiques, c’est celui de l’agriculture, et depuis la Bible, qui le déclare une création du Très-Haut, jusqu’à Sully, qui y voyait les mamelles de l’état, et jusqu’au XVIIIe siècle, où, en pleine académie, on applaudissait à Choiseul agricole et à Voltaire fermier, le concert approbateur ne lui a pas manqué. L’agriculture est un peu dans le cas de ces robustes enfans qui nourrissent toute leur famille de leur travail ; les parens en font volontiers l’éloge, tandis qu’ils réservent leur amour et leurs caresses à l’enfant infirme dont la frêle existence est un enchaînement de maladies et de crises. Chez nous, en effet, le robuste enfant est abandonné à la force de sa constitution ; l’enfant frêle et délicat, qui donne des in-