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DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE EN GRÈCE.

d’orphelins issus la plupart de parens indigens, transférée en 1834 à Nauplie, a reçu depuis une organisation entièrement nouvelle. On n’y donne pas aux orphelins une éducation savante, mais une instruction élémentaire ; on leur enseigne en outre un métier qui puisse les mettre en état de gagner plus tard leur vie. Conformément à l’ordonnance de 1834, cet établissement devait contenir cent élèves ; aujourd’hui cependant, il n’en compte que trente, dont la plupart se forment aux travaux techniques dans l’arsenal royal de Nauplie.

MOYENS D’INSTRUCTION. — LIVRES CLASSIQUES ET LITTÉRAIRES.

Des ouvrages élémentaires ont été composés et publiés sur toutes les parties de l’enseignement primaire, surtout par les soins du gouvernement, mais aussi par ceux de la société philecpédeutique, et aux frais de quelques particuliers. Tous ces ouvrages sont publiés sous deux formes différentes, la première, destinée à l’instituteur, plus développée, et la seconde, destinée à l’élève, moins étendue. Ces deux éditions de chaque ouvrage forment en quelque sorte deux bibliothèques encyclopédiques, dont la moins considérable ne coûte que quinze drachmes, de telle sorte que le plus pauvre écolier se trouve, à la fin des quatre années qu’il passe à l’école, possesseur de cette petite bibliothèque, presque sans s’être aperçu d’une dépense qui ne s’est pas élevée à plus de trois drachmes et demi par an (environ 3 fr.).

Les autres livres moins élémentaires, destinés à l’usage des gymnases et des écoles helléniques, sont presque tous rédigés par l’ordre et publiés par les soins et aux frais du gouvernement. D’un certain nombre d’exemplaires de tous ces ouvrages, comme aussi de quelques milliers de volumes mis à la disposition du public par de généreux citoyens, par exemple les éditions des classiques grecs, publiées par Koraïs et Ducas, le gouvernement a formé un dépôt central de livres dans lequel il puise, pour fournir gratuitement, et selon l’urgence des besoins, aux écoles et aux écoliers, les livres qui leur sont indispensables, ou bien cède ces livres moyennant des prix très modérés, et emploie les sommes provenant de ces ventes à l’achat de nouveaux ouvrages propres à enrichir la bibliothèque publique. Le gouvernement rassemble aussi, dans ce même dépôt, des tableaux et autres objets nécessaires à l’instruction, afin de les répartir gratuitement entre les écoles les moins favorisées.