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REVUE DES DEUX MONDES.

Les principaux articles importés ont été en valeur :

En 1839. En 1840. En 1841.
Manufactures de laine 
17,594,536 d. 8,628,752 d. 11,012,468 d.
coton 
14,692,397 6,504,484 12,841,535
soie 
21,752,369 9,835,757 17,188,235
Verreries 
962,322 563,429 571,459
Fer brut et ouvré 
12,038,205 6,712,691 8,885,883
67,039,829 d. 32,245,113 d. 50,496,580 d.
Articles divers 
72,960,279 55,341,948 54,836,787
Thé 
2,428,419 5,427,010 3,362,186
Café 
9,744,103 8,546,222 10,444,882
Sucre 
9,919,502 5,580,950 8,802,742
Total 
162,092,132 d. 107,141,243 d. 127,946,177 d.

L’on voit par ce tableau que, dans le cours de trois années, les exportations ont été au-dessous des importations d’une valeur réelle et appréciable, sauf le bénéfice des frets, d’une somme ronde de 22 millions de dollars ou plus de 115 millions de francs. Les cinq années précédentes, 1834 à 1838, présentent une différence dans le même sens de 140 millions de dollars ou 735 millions de francs. Cet état de choses, en rendant les États-Unis débiteurs de sommes de plus en plus importantes envers les états européens, avait, dès 1837, amené une crise commerciale des plus violentes, et dont les suites ne sont pas encore effacées. L’exportation presque complète du numéraire effectif réduisit presque toutes les banques à une suspension de paiement, terminée, pour la plus grande partie d’entre elles, par la faillite. L’équilibre de la société en fut entièrement rompu, et, malgré la résistance de l’esprit de spéculation, le mal devint si grave, que le congrès dut prendre en considération les remèdes que l’on pouvait y apporter.

III.

Quand on examine les dispositions du tarif de 1842, on reste convaincu que la pensée qui l’a dicté n’est pas celle de l’accroissement du revenu fédéral. L’aggravation des droits sur presque toutes les marchandises manufacturées montre que l’on n’a pas eu égard aux