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institutions. Puis, après avoir parlé de la fertilité et de la richesse du Texas, il fait un magnifique tableau des avantages que l’annexation procurera à toute l’Union : les états de l’est verront se développer leur commerce maritime ; les états de l’ouest trouveront dans le Texas un immense marché ouvert aux produits de leur industrie et de leur sol ; les états du sud y gagneront en sécurité. Et ce ne sont encore, pour le président, que des raisons d’une importance secondaire : le Texas a besoin de l’appui d’une puissance étrangère ; il s’est plusieurs fois adressé aux États-Unis, il faut craindre de le pousser à bout par des refus obstinés qui pourraient lui inspirer l’idée de chercher appui ailleurs, et l’obliger à contracter de dangereuses alliances. Le président insiste, avant tout, sur le cas où une puissance étrangère, c’est-à-dire l’Angleterre, viendrait à se ranger du côté du Texas ; il établit le droit qu’a le Texas d’abdiquer son indépendance, et celui qu’ont les États-Unis d’en accepter la souveraineté. Le passage le plus curieux est celui où il est question du Mexique, et où il est fait allusion à l’Angleterre : « Quant au Mexique, le pouvoir exécutif est disposé à adopter envers lui une conduite conciliante… Il n’a pas le moindre désir d’humilier le Mexique, ni de lui faire aucun tort ; mais en même temps il ne peut compromettre par un délai les intérêts essentiels des États-Unis. Le Mexique n’a aucun droit à exiger ou à attendre pareille chose : nous traitons légitimement avec le Texas comme avec une puissance indépendante. La guerre, qui s’est prolongée pendant huit ans, n’a abouti qu’à convaincre tout le monde, excepté le Mexique, que le Texas ne pouvait être reconquis. Il est temps que cette guerre cesse. Le gouvernement, quoiqu’il la vît se prolonger avec un extrême déplaisir, a observé jusqu’ici la plus stricte neutralité. Il n’ignorait pas cependant l’épuisement produit par une aussi longue guerre. Il ignorait encore moins les efforts faits par d’autres puissances pour engager le Mexique à se réconcilier avec le Texas à des conditions qui, en modifiant les institutions particulières du Texas, réagiraient d’une manière fâcheuse sur les États-Unis, et pourraient menacer sérieusement l’existence de cette heureuse union. Il n’ignorait pas non plus que, quoique les gouvernemens étrangers pussent désavouer toute intention de détruire les analogies qui existent entre la constitution du Texas et celle des États-Unis, cependant l’un d’entre eux, et le plus puissant de tous, n’a pas hésité à déclarer son opposition bien décidée à la plus remarquable de ces analogies, et son intention d’user de toutes les occasions favorables pour conseiller au Mexique d’adopter, comme base de ses négociations avec le Texas, l’abolition de cette particularité