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pour les peaux préparées, et plus de 21 millions pour celles qui ont été ouvrées. Les gants entrent pour 8 millions dans ce dernier chapitre.

La chapellerie paraît rester stationnaire dans ses progrès comme dans les exportations, qui depuis trois ans ne s’élèvent pas au-dessus du chiffre de 2 millions.

Tous les arts s’enchaînent et s’entr’aident. Moins de quatre siècles ont suffi à l’imprimerie pour renouveler la face du monde, car qui peut se dissimuler que c’est à cette merveilleuse invention que nous devons les changemens opérés par la propagation des connaissances et la diffusion de la pensée ? Le papier, cet auxiliaire puissant, n’a point fait défaut dans le besoin et donne lieu à un commerce qui va sans cesse s’accroissant.

L’exportation du papier blanc, d’enveloppe ou colorié, a plus que doublé depuis dix ans, et est aujourd’hui de près de 8 millions. La fabrication à la mécanique a déterminé un énorme abaissement de prix qui a développé de nouvelles consommations. On a remarqué à l’exposition un moulin à papier destiné à la Belgique, et qui rivalise avec les machines de précision les mieux établies. Les arts qui se rattachent à l’emploi du papier se sont maintenus à la hauteur où ils étaient arrivés. La typographie, la lithographie, la gravure, les cartes, la musique gravée, fournissent à notre commerce extérieur un contingent remarquable, qui n’a pas été moindre de 9 millions 400 mille fr. en 1843. Il faut y ajouter 1 million 700 mille francs de papier peint. Ce dernier article, toujours guidé par le goût français, n’éprouve pas de rivalité.


III

Nous avons sommairement apprécié notre commerce avec l’étranger de quelques-uns des articles principaux de l’exposition. Cette revue dénote la faiblesse de nos ressources et l’énorme distance à laquelle nous restons de nos rivaux. La Grande-Bretagne seule, après avoir retenu ce qui est nécessaire à son immense consommation, envoie au dehors annuellement autant de fer que la France elle-même en produit. Que l’on juge par là de sa supériorité sur tout le reste ! Nous avons encore à examiner d’autres industries non moins importantes et d’utiles enseignemens à recueillir de ce travail. Nous continuerons de nous adresser pour cela aux documens précieux que livre à la publicité notre administration des douanes. Guidé par elle, on peut suivre, analyser et comprendre les moindres mouvemens du