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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.


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14 décembre 1844.


La session s’ouvrira dans quelques jours. Les députés arrivent. On se demande quelles seront les dispositions des chambres, comment elles jugeront la politique des derniers mois, quel sera le langage du cabinet, quelle sera l’attitude de la majorité.

On se rappelle ce que la majorité pensait du ministère à la fin de la dernière session. Le cabinet avait essuyé de graves échecs. Il s’était montré faible et indécis dans la question de l’enseignement secondaire et dans la discussion des chemins de fer. Il avait laissé échapper de ses mains la direction des intérêts moraux et matériels. Dans les questions politiques, il n’avait écarté les difficultés qu’en ajournant le débat. S’agissait-il du droit de visite, M. le ministre des affaires étrangères négociait. Si l’on parlait de Taïti, M. Guizot disait : C’est une question qui commence. Quant à la dotation, le ministère promettait d’en parler dans le Moniteur ; pour s’éviter l’embarras d’en parler devant les chambres. Habile ou non, une pareille conduite n’honore pas un gouvernement. Elle fait douter de sa sincérité et de sa force. Aussi, vers les derniers jours de la session, en présence des nouvelles complications sorties de la question du Maroc et de l’affaire Pritchard, plusieurs membres influens du parti conservateur n’ont pas dissimuler leurs griefs contre la politique du 29 octobre. Entre eux et le ministère une scission a paru imminente.

Telles étaient les dispositions des chambres à l’égard du ministère il y a cinq mois. Sont-elles plus favorables aujourd’hui ? Nous ne le pensons pas… Les fautes nouvelles, plus grandes que les fautes passées, ont dû produire des mécontentemens plus vifs. Si les chambres ont repoussé le droit de