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LE


TRAVAIL DES ENFANS


A PARIS




Une loi qui pose des limites au travail des enfans dans les manufactures et dans les grands ateliers sera long-temps d’une application très difficile en France ; mais nulle part l’observation de ces règles ne doit rencontrer plus d’obstacles qu’à Paris. Dans les villes qui ont une industrie spéciale, telles que Rouen, Lille, Sédan, Mulhouse ou Reims, la difficulté diminue en quelque sorte par sa simplicité même. Lorsque la nature et la durée des travaux sont uniformes pour tous les ouvriers, et lorsque l’émulation des manufacturiers s’exerce dans un seul ordre de combinaisons un règlement industriel devient presque une affaire de famille ; il ne s’agit plus que de savoir quels sacrifices peut s’imposer l’intérêt particulier, soit des parens, soit des maîtres, au profit de cet intérêt général que représente la tutelle de l’état invoquée en faveur de la génération qui est déjà l’espoir et qui doit être un jour la force du pays.

C’est la diversité des industries juxtaposées qui complique le problème. Il faut que la loi les embrasse toutes, sous peine de consacrer une injustice et de donner une prime à celles que son contrôle n’atteint