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POETES


ET ROMANCIERS


DE LA FRANCE




L.
PARNY




Ce serait vraiment une trop sotte pruderie que celle qui m’empêcherait d’oser parler à ma guise d’un charmant poète qui a eu, en son temps, de très vives légèretés et de graves torts, mais qui a occupé son siècle et du commencement du nôtre, dont les élégies ont été réputées classiques en naissant, que les plumes les plus sérieuses ont long-temps salué le premier des modernes en ce genre, et dont la mort a été pleurée par nos plus chers lyriques comme celle d’un Anacréon. J’ai autrefois parlé de Millevoye, et il m’est arrivé même d’écrire sur Léonard ; oublier après eux, ou bien omettre tout exprès Parny, c’est-à-dire, le maître, ce serait dureté et injustice. Plusieurs questions intéressantes et sur le goût et sur la morale sociale se rattachent, d’ailleurs, de très près aux variations de sa renommée, et peuvent relever, agrandir même un sujet qui semblerait périlleux par trop de grace.